Santé mentale des enfants et des jeunes

En mai 2022, Santé des enfants Canada et Directeurs de pédiatrie du Canada ont soumis une réponse conjointe au Comité permanent de la santé concernant l’Étude sur la santé des jeunes. Un extrait de ce document, qui traite de la santé mentale des enfants et des jeunes, est reproduit ci-dessous. 


La pandémie de COVID-19 a eu un effet dévastateur sur la santé mentale et le bien-être d’un grand nombre d’enfants.

Partout au Canada, des hôpitaux pour enfants, des hôpitaux communautaires, des centres de réadaptation pour enfants, et des organismes de soins à domicile, de soins palliatifs et de services de relève signalent une hausse mesurable des inquiétudes, visites et admissions liées à la santé mentale depuis le début de la pandémie. Ces constatations concordent avec des recherches examinées par des pairs indiquant que la prévalence de la dépression et des symptômes d’anxiété chez les enfants pendant la pandémie de COVID-19 a doublé par rapport aux estimations prépandémiques (Racine et coll., 2021).

Une recherche effectuée par SickKids (2021) portant sur 350 enfants et jeunes révèle que plus de 70 % d’entre eux ont évoqué des symptômes de dépression, d’anxiété, d’irritabilité, de diminution de la capacité d’attention, d’hyperactivité ou d’obsessions. Parmi les enfants s’identifiant comme appartenant à une minorité visible, près de 28 % ont signalé des symptômes de mauvaise santé mentale et 30 % présentaient des symptômes correspondant à un trouble d’anxiété généralisée « modéré » ou « grave ».

Les fournisseurs de soins de santé pour enfants constatent aussi que les visites et admissions liées à une augmentation des troubles alimentaires aigus et de plus en plus complexes ont triplé, ce que semble confirmer une recherche examinée par les pairs (Holly Agostino et coll., 2021).

Ce n’est pas d’hier que les enfants et les jeunes au Canada doivent attendre longtemps avant de pouvoir accéder à des services de santé mentale locaux financés par les fonds publics. Certaines familles ont dû attendre plus de deux ans. Selon une recherche sur l’opinion publique effectuée par Santé des enfants Canada et Abacus Data en 2021, 62 % des parents ont indiqué que la pandémie exacerbait les problèmes de santé mentale existants de leurs enfants, 48 % étaient d’avis qu’elle avait créé de nouveaux problèmes de santé mentale et 54 % ont affirmé qu’ils allaient tenter d’obtenir plus de services de santé mentale ou de nouveaux services pour un ou plus de leurs enfants.

Les systèmes de santé mentale pour les enfants sont débordés. Nous avons normalisé le rationnement et l’attente de services de santé mentale au détriment des enfants, des jeunes et des familles alors que nous savons que l’intervention précoce procure des bienfaits pour le reste de la vie.

Nous avons un besoin urgent de leadership de la part du gouvernement fédéral pour aider à bâtir la capacité nécessaire pour s’attaquer à l’augmentation des problèmes de santé mentale chez les enfants et les jeunes, et notamment parmi ceux qui ont des déficiences, sont racisés, ont un faible revenu ou appartiennent à des communautés marginalisées (jeunes LGBTQ, des Premières Nations, Inuits ou Métis).

Voici des recommandations conformes à celles provenant de l’initiative Assurer un avenir en santé :

adult and child playing with blocks

  1. Élaborer une stratégie pancanadienne sur la santé mentale pour les enfants et les jeunes afin de leur assurer un accès rapide et équitable aux services de santé mentale d’un océan à l’autre.
  2. Réserver 25 % des investissements fédéraux (par l’entremise du Transfert canadien en matière de santé mentale) pour s’attaquer aux besoins prioritaires en santé mentale des enfants et des jeunes.
  3. Améliorer le suivi des données et des résultats concernant la santé mentale et le bien-être des enfants et des jeunes dans tout le Canada. Fournir un financement durable pour une étude longitudinale nationale (Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes).

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